gb-1841-01-04-01
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Brüssel, 4. Januar 1841
Maschinenlesbare Übertragung der vollständigen Korrespondenz Felix Mendelssohn Bartholdys (FMB-C)
2 Doppelbl.: S. 1-8 Brieftext. – Der Brief ist vollständig in lateinischen Buchstaben geschrieben.
Salvador Morhange
Green Books
Felix Mendelssohn Bartholdy Correspondence Online-Ausgabe FMB-C: Digitale Edition der vollständigen Korrespondenz Hin- und Gegenbriefe Felix Mendelssohn Bartholdys auf XML-TEI-Basis.
Die Felix Mendelssohn Bartholdy Correspondence Online-Ausgabe FMB-C ediert die Gesamtkorrespondenz des Komponisten Felix Mendelssohn Bartholdy 1809-1847 in Form einer digitalen, wissenschaftlich-kritischen Online-Ausgabe. Sie bietet neben der diplomatischen Wiedergabe der rund 6.000 Briefe Mendelssohns erstmals auch eine Gesamtausgabe der über 7.200 Briefe an den Komponisten sowie einen textkritischen, inhalts- und kontexterschließenden Kommentar aller Briefe. Sie wird ergänzt durch eine Personen- und Werkdatenbank, eine Lebenschronologie Mendelssohns, zahlreicher Register der Briefe, Werke, Orte und Körperschaften sowie weitere Verzeichnisse. Philologisches Konzept, Philologische FMB-C-Editionsrichtlinien: Uta Wald, Dr. Ulrich Taschow. Digitales Konzept, Digitale FMB-C-Editionsrichtlinien: Dr. Ulrich Taschow. Technische Konzeption der Felix Mendelssohn Bartholdy Correspondence FMB-C Ausgabe und Webdesign: Dr. Ulrich Taschow.
Si je ne connaissais la supériorité de votre esprit, la franchise pleine de grâce de votre caractère et l’indulgence que l’on est toujours sûr de trouver auprès de vous, je commencerais par m’excuser à vos yeux, en me frappant la poitrine comme un pauvre pécheur, en criant mea culpa,
D’un autre coté, en souscrivant à cet usage presqu’universel, j’eusse vraiment été pas trop embarrassé. Que souhaiter, en effet, je le dis en toute sincérité, à celui qui réunit à mes yeux tous les avantages moraux et physiques imaginables, la somme de tous les biens précieux qui constituent le bonheur ici-bas, jouissances domestiques, génie, gloire légitimement acquise? & & & (ces & sont autant de grâces que je fais à votre modestie). Il ne me reste donc qu’un moyen : c’est de vous prier de vous
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C’est avec regret que j’ai appris la fausseté de l’oracle rendu au sujet de votre maladie par ma sibylle, la somnambule;
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Bruxelles le 4 janvier 1841 Mon cher Monsieur Mendelssohn! Si je ne connaissais la supériorité de votre esprit, la franchise pleine de grâce de votre caractère et l’indulgence que l’on est toujours sûr de trouver auprès de vous, je commencerais par m’excuser à vos yeux, en me frappant la poitrine comme un pauvre pécheur, en criant mea culpa, de ce que j’ai laissé passer le premier de l’an sans vous faire tenir la liste de toutes les belles et bonnes choses que je vous souhaite. Si je ne l’ai pas fait à l’époque prescrite par un usage suranné, c’est que je ne connais rien de plus ridicule que ces protestations à jour fixe; elles ressemblent à des lettres de change à vue et sur papier timbré. Passe encore si cette coutume avait conservé de nos jours le caractère d’effusion et de touchante simplicité dont elle était peut-être empreinte à son origine; mais elle a dégénéré, comme tant d’autres traditions, en un vain cérémonial, en une obligation froidement obséquieuse, qui me laisse plus indifférent encore, depuis que j’ai appris à connaître vos Weihnachtsabende, si pleins d’abandon et de charme, si gemüthlich, enfin. (Je vous serais infiniment obligé si vous pourriez me déterrer ou me composer un mot français équivalent à votre belle et naïve expression allemande. ) D’un autre coté, en souscrivant à cet usage presqu’universel, j’eusse vraiment été pas trop embarrassé. Que souhaiter, en effet, je le dis en toute sincérité, à celui qui réunit à mes yeux tous les avantages moraux et physiques imaginables, la somme de tous les biens précieux qui constituent le bonheur ici-bas, jouissances domestiques, génie, gloire légitimement acquise? & & & (ces & sont autant de grâces que je fais à votre modestie) . Il ne me reste donc qu’un moyen : c’est de vous prier de vous souhaiter à vous même tout ce que vous pouvez encore désirer. Je vous promets ici ratification pleine et entière ; agissez donc sans façon et usez-en largement. Je ne vous dirai pas, mon cher Monsieur Mendelssohn, tout le plaisir que m’a causé votre bonne et aimable lettre du mois de 9bre dr; vous exprimer tout le bonheur qu’elle m’a fait éprouver, serait supposer, en quelque sorte, que vous pouvez en douter, et j’aime assez à croire que vous savez assez apprécier la chaleureuse affection que je vous ai vouée, pour croire à l’intérêt bien vif que m’inspire tout ce qui vient de vous. C’est avec regret que j’ai appris la fausseté de l’oracle rendu au sujet de votre maladie par ma sibylle, la somnambule; je vois que le proverbe a raison: nul n’est prophète en son pays. Mais vous avez pu assister au grand festival à la direction duquel vous avez été appelé d’une manière si flatteuse, le voyage vous a fait du bien, vous avez retrouvé des amis et des admirateurs anciens et nouveaux, vous êtes rentré dans vos rient et heureux foyers, toutes ces circonstances du tout complétement tranquillisé sur votre compte. L’espérance que vous m’avez fait concevoir de venir un jour me surprendre à Bruxelles, me fait grand bien ; réalisez bientôt, le plus promptement possible votre promesse que je ne cesserai de vous rappeler qu’au moment où il me sera permis de vous embrasser. Recevant les journaux allemands, j’ai le plaisir d’y trouver souvent de vos nouvelles. Je regrette que dans votre bonne dernière lettre, vous ne me parliez pas plus longuement de votre femme qui ne m’a pas adressé une petite ligne de bon souvenir, et de vos chers enfants, du bon Karlchen surtout, que j’aime de tout mon cœur ; réparez-le la prochaine fois et bientôt, mon cher Monsieur, vous m’obligerez infiniment. J’ai reçu deux lettres, depuis mon retour en cette ville, de notre ami commun, Hiller ; l’une de Côme, l’autre de Milan : il se porte bien. Je ne vous en dis pas davantage, supposant que vous êtes au courant de ce qui le concerne. Mlle Meerti est venue nous voir avant son départ pour la Hollande ; elle donne ce soir un concert à La Haye ; elle obtient beaucoup de succès chez nos voisins d’autre-Moerdijk. Notre soirée musicale a commencé par un concert de Vieuxtemps. Mme Pleyel est ici pour se reposer et se remettre d’une espèce de maladie de langueur, ce qui ne l’empêche pas d’être toujours belle. Elle s’est fait tout récemment entendre chez notre ministre des affaires étrangères, ou elle a charmé l’élite de notre fashionable world ; Vieuxtemps s’est hasardé de jouer après elle le même morceau sur le violon, mais il a pu soutenir la comparaison toute à l’avantage de l’habile pianiste, ce qui ne hâte rien à la virtuosité de Vieuxtemps ; on connait d’ailleurs l’influence qu’exerce sur un galant auditoire une femme, véritable artiste, lorsqu’elle réunit au talent les charmes du visage, la grâce et l’amabilité. – Nous avons ici, en ce moment, un homme du plus grand mérite, Mr Aimé-Paris, qui a ouvert un cours de musique vocale d’après la méthode de Galin perfectionné. Je ne vous parlerai pas de ce système que vous connaissez sans aucun doute. Je veux simplement vous dire que mes deux sœurs et moi suivons le cours de Mr Paris, et que je suis tout surpris, par ma part, des résultats obtenus. Des personnes entièrement étrangères à la musique, chantent déjà, après 12 ou 13 leçons, en mesure et à deux ou trois voix, des morceaux, simples et faites naturellement, mais à vue. Mr Paris est décidé à combattre à outrance les vieux procédés. Nous lui avons cédé des colonnes de notre journal et il a déjà lancé son premier réquisitoire dirigé particulièrement contre Fétis. Je voulais vous en transcrire quelques passages, mais je me ravise et vous envoie le journal même, supposant que vous lirez cet article avec quelqu’intérêt. Il me reste encore à toucher un point que je n’aborde pas sans quelqu’embarras, non pour l’objet en lui-même, mais à cause de la manière dont vous pouvez avoir interprété mon silence ou mes réponses évasives à ce sujet. Je ne vous ai jamais dit formellement à quelle secte religieuse j’appartiens, non que j’eusse craint d’avancer au petit-fils d’un Moses Mendelssohn que je suis israélite, non que, généralement parlant, je réagisse d’un nom dont je n’ai bien d’être ni fier ni humilié, mais par l’unique raison que me trouvent à la tête d’une maison de commerce étrangère à laquelle je travaillais à procurer les droits de Je craignais, en me faisant connaître pour israélite, d’être un obstacle à son admission parmi les citoyens saxons ; car j’étais représentant de cette maison, et mes coréligionnaires sont encore des espèces de parias dans la Saxe constitutionnelle et libérale. J’espère, mon cher Monsieur, que cette explication me réhabilitera à vos yeux, dans le cas où mes réticences dont j’ai bien gémi intérieurement, auront pu vous faire concevoir de moi une opinion qui m’affligerait beaucoup. Adieu, mon excellent Monsieur, embrassez pour moi votre chère famille et croyez-moi, à jamais, votre tout affectionné Salvador Morhange Place des Barricades, No 1 J’ose profiter de cette lettre pour vous demander un service. Ma position me met à même de recevoir vos nouvelles politiques, commerciales, industrielles, et autres de première source, de connaître l’esprit de nos grands corps d’état et la physionomie de notre population. Je vous serais vraiment obligé, si vous pensiez m’aboucher avec Mr Brockhaus, comme correspondant de son Allg. Zeitung. Je lui écrirais une ou plusieurs fois par semaine, selon l’importance des matières. Quant à la rétribution, il la mesurera à l’intérêt de mes communications. Mille pardons de la peine et à charge de revanche. Vous voyez que je suis bien bavard avec ceux que j’aime, c’est le cas de dire avec Gresset: L’esprit n’est jamais las d’écrire lorsque le cœur est de moitié Adieu, cette fois-ci pour de bon, et gardez toujours une petite place dans votre cœur à Votre tout affectionné Salvador Morhange Je remarque, en retournant la page que j’avais déjà signé. Ich bitte um Entschuldigung. Mille choses hommages de ma part s. v. p. aux aimables familles Schunck, Schleinitz et David
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Sie bietet neben der diplomatischen Wiedergabe der rund 6.000 Briefe Mendelssohns erstmals auch eine Gesamtausgabe der über 7.200 Briefe an den Komponisten sowie einen textkritischen, inhalts- und kontexterschließenden Kommentar aller Briefe. Sie wird ergänzt durch eine Personen- und Werkdatenbank, eine Lebenschronologie Mendelssohns, zahlreicher Register der Briefe, Werke, Orte und Körperschaften sowie weitere Verzeichnisse. Philologisches Konzept, Philologische FMB-C-Editionsrichtlinien: Uta Wald, Dr. Ulrich Taschow. Digitales Konzept, Digitale FMB-C-Editionsrichtlinien: Dr. Ulrich Taschow. Technische Konzeption der Felix Mendelssohn Bartholdy Correspondence FMB-C Ausgabe und Webdesign: Dr. Ulrich Taschow.</p></editorialDecl></encodingDesc> <profileDesc> <creation><date cert="high" when="1841-01-04">4. 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Si je ne l’ai pas fait à l’époque prescrite par un usage suranné, c’est que je ne connais rien de plus ridicule que ces protestations à jour fixe; elles ressemblent à des lettres de change à vue et sur papier timbré. Passe encore si cette coutume avait conservé de nos jours le caractère d’effusion et de touchante simplicité dont elle était peut-être empreinte à son origine; mais elle a dégénéré, comme tant d’autres traditions, en un vain cérémonial, en une obligation froidement obséquieuse, qui me laisse plus indifférent encore, depuis que j’ai appris à connaître vos Weihnachtsabende, si pleins d’abandon et de charme, si gemüthlich, enfin. (Je vous serais infiniment obligé si vous pourriez me déterrer ou me composer<seg type="pagebreak"> |2|<pb n="2" type="pagebreak"></pb></seg> un mot français équivalent à votre belle et naïve expression allemande.) </p> <p style="Absatz_mit_Einzug">D’un autre coté, en souscrivant à cet usage presqu’universel, j’eusse vraiment été pas trop embarrassé. Que souhaiter, en effet, je le dis en toute sincérité, à celui qui réunit à mes yeux tous les avantages moraux et physiques imaginables, la somme de tous les biens précieux qui constituent le bonheur ici-bas, jouissances domestiques, génie, gloire légitimement acquise? & & & (ces & sont autant de grâces que je fais à votre modestie). Il ne me reste donc qu’un moyen : c’est de vous prier de vous <add place="above">sou<name key="PSN0113423" resp="writers_hand" style="hidden">Morhange, Salvador (1815-?)</name></add>haiter à vous même tout ce que vous pouvez encore désirer. 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September 1840 (Brief gb-1840-09-09-01) hatte dieser von einer magnetistischen Séance berichtet, bei der er das Medium, die »Somnambule«, nach Mendelssohns Befinden befragte. Vgl. auch Brief fmb-1840-11-07-01 (Brief Nr. 2854) Felix Mendelssohn Bartholdy an Salvador Morhange in Brüssel, Leipzig, 7. November 1840, Z. 9: »Hätte uns die Somnambule wahrer gesprochen.«</note> je vois que le proverbe a raison: nul n’est prophète en son pays. Mais vous avez pu assister au grand <placeName xml:id="placeName_a566c6cc-f985-4322-9289-5d1766162dfd">festival<name key="NST0100324" style="hidden" subtype="" type="institution">The Birmingham Triennial Music Festival</name><settlement key="STM0100323" style="hidden" type="locality">Birmingham</settlement><country style="hidden">Großbritannien</country></placeName> à la direction duquel vous avez été appelé d’une manière si flatteuse,<note resp="FMBC" style="hidden" type="single_place_comment" xml:id="note_e4ba59c8-979f-52418-6a926-04c902b2dfe1" xml:lang="de">Mais vous avez pu assister au grand festival … si flatteuse – Das von Mendelssohn geleitete Birmingham Triennial Music Festival fand vom 22. bis zum 25. September 1840 statt. Mendelssohn hielt sich vom 11. September bis zum 9. Oktober 1840 und damit zum sechsten Mal in England auf.</note> le voyage vous a fait du bien, vous avez retrouvé des amis et des admirateurs anciens et nouveaux, vous êtes rentré dans vos rient et heureux foyers, toutes ces circonstances du tout complétement tranquillisé sur votre compte. L’espérance que vous m’avez fait concevoir de venir un jour me surprendre à <placeName xml:id="placeName_261e2f60-5d65-423a-b644-d18edc3d8f22">Bruxelles<settlement key="STM0100602" style="hidden" type="locality">Brüssel (Bruxelles)</settlement><country style="hidden">Belgien</country></placeName>, me fait grand bien ; réalisez bientôt, le plus promptement possible votre promesse que je ne cesserai de vous rappeler qu’au moment où il me sera permis de vous embrasser. </p> <p style="Absatz_mit_Einzug">Recevant les journaux allemands, j’ai le plaisir d’y trouver souvent de vos nouvelles. 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Je ne vous en dis pas davantage, supposant que vous êtes au courant de ce qui le concerne. M<hi rend="superscript">lle</hi> <persName xml:id="persName_80582652-c9bc-4e82-95c1-babacdcd4275">Meerti<name key="PSN0113185" style="hidden" type="person">Meerti (eigtl. Meert), Elisa Jeanne Isabelle (1817-1878)</name></persName> est venue nous voir avant son départ pour la <placeName xml:id="placeName_a1f88264-cc30-4161-9181-69641219a4da">Hollande<settlement key="STM0104874" style="hidden" type="area">Niederlande</settlement><country style="hidden">Niederlande</country></placeName> ; elle donne ce soir un concert à <placeName xml:id="placeName_1b296ad6-aa5a-4115-9f1f-1785f80be13f">La Haye<settlement key="STM0100516" style="hidden" type="area">’s-Gravenhage</settlement><country style="hidden">Niederlande</country></placeName> ; elle obtient beaucoup de succès chez nos voisins d’autre-<placeName xml:id="placeName_9ddb88e1-b2a8-4d23-876d-07142fd845e2">Moerdijk<name key="SGH0105018" style="hidden" subtype="" type="sight">Moerdijk bruggen</name><settlement key="STM0104874" style="hidden" type="area">Niederlande</settlement><country style="hidden">Niederlande</country></placeName>. </p> <p style="Absatz_mit_Einzug">Notre soirée musicale a commencé par un concert de <persName xml:id="persName_64a51d83-93ec-4ac1-a6fa-1d235ccd5227">Vieuxtemps<name key="PSN0115516" style="hidden" type="person">Vieuxtemps, Henry François Joseph (1820-1881)</name></persName>. M<hi rend="superscript">me</hi> <persName xml:id="persName_c548ac49-3892-41b6-9973-b0a47ef60bb7">Pleyel<name key="PSN0113905" style="hidden" type="person">Pleyel, Marie Félicité Denise (gen. Camille) (1811-1875)</name></persName> est ici pour se reposer et se remettre d’une espèce de maladie de langueur, ce qui ne l’empêche pas d’être toujours belle. Elle s’est fait tout récemment entendre chez <persName xml:id="persName_08b8e3e1-51a1-4c67-ba39-e85ac0203390">notre ministre des affaires étrangères<name key="PSN0119974" style="hidden" type="person">Lebeau, Jean Louis Joseph (1794-1865)</name></persName>,<note resp="FMBC" style="hidden" type="single_place_comment" xml:id="note_5f53d147-84c1-9df1a-0a574-bc06cfab8344" xml:lang="de">Elle s’est fait … notre ministre des affaires étrangères – Vom 18. April 1840 bis zum 13. April 1841 war Joseph Lebeau (1794-1865) Belgiens Außenminister.</note> ou elle a charmé l’élite de notre fashionable world ; <persName xml:id="persName_38d1aea6-0f26-4841-89d0-14455ac11fcb">Vieuxtemps<name key="PSN0115516" style="hidden" type="person">Vieuxtemps, Henry François Joseph (1820-1881)</name></persName> s’est hasardé de jouer après elle le même morceau sur le violon, mais il a pu soutenir la comparaison toute à l’avantage de l’habile <persName xml:id="persName_301adbb9-ad04-4098-8434-5aa6dae890bd">pianiste<name key="PSN0113905" style="hidden" type="person">Pleyel, Marie Félicité Denise (gen. Camille) (1811-1875)</name></persName>, ce qui ne hâte rien à la <hi n="1" rend="underline">virtuosité</hi> de Vieuxtemps ; on connait d’ailleurs l’influence qu’exerce sur un galant auditoire une femme, véritable artiste, lorsqu’elle réunit au talent les charmes du visage, la grâce et l’amabilité. – </p> <p style="Absatz_mit_Einzug"><seg type="pagebreak"> |5|<pb n="5" type="pagebreak"></pb></seg> Nous avons ici, en ce moment, un homme du plus grand mérite, M<hi rend="superscript">r</hi> <persName xml:id="persName_c0f5d770-9c8d-4142-9577-8ac02324c35d">Aimé-Paris<name key="PSN0119927" style="hidden" type="person">Paris, Aimé (1798-1866)</name></persName>, qui a ouvert un cours de musique vocale d’après la méthode de <persName xml:id="persName_fa6b7dda-bfc0-4d49-ae98-672939d0875e">Galin<name key="PSN0119968" style="hidden" type="person">Galin, Pierre (1786-1821)</name></persName> perfectionné.<note resp="FMBC" style="hidden" type="single_place_comment" xml:id="note_a1717fb2-a482-a1b83-37393-8990d6cf9159" xml:lang="de">La méthode de Galin – Die Methode Galin-Paris-Chevé, entwickelt von Nanine Paris (1800-1868), ihrem Bruder Aimé Paris (1798-1866), ihrem Ehemann Émile Chevé (1804-1864) und Pierre Galin (1786-1821), war eine effiziente Lernmethode, um Vokalmusik in kürzester Zeit vom Blatt singen zu können.</note> Je ne vous parlerai pas de ce système que vous connaissez sans aucun doute. Je veux simplement vous dire que mes deux sœurs et moi suivons le cours de <persName xml:id="persName_93e0e361-28a1-4817-a597-c335c83dc8ed">M<hi rend="superscript">r</hi> Paris<name key="PSN0119927" style="hidden" type="person">Paris, Aimé (1798-1866)</name></persName>, et que je suis tout surpris, par ma part, des résultats obtenus. Des personnes entièrement étrangères à la musique, chantent déjà, après 12 ou 13 leçons, en mesure et à deux ou trois voix, des morceaux, simples et faites naturellement, mais <hi n="1" rend="underline">à vue</hi>. </p> <p style="Absatz_mit_Einzug">M<hi rend="superscript">r</hi> Paris est décidé à combattre à outrance les vieux procédés. Nous lui avons cédé des colonnes de <title xml:id="title_67107587-81f4-4d36-9d3e-f8cb1f7d4a21">notre journal<name key="PSN0119988" style="hidden" type="author">Jottrand, Lucien Joseph Léopold (1804-1877)</name><name key="CRT0112657" style="hidden" type="periodical">Le Courrier belge</name></title><note resp="FMBC" style="hidden" type="single_place_comment" xml:id="note_55f8f5d0-525b-03bbe-53ae5-5cc02e9232ce" xml:lang="de">notre journal – Morhange arbeitete bei der Zeitung »Le Courrier belge«, die von 1832 bis 1848 in Brüssel veröffentlicht wurde. Vgl. den Brief gb-1840-09-09-01 Salvador Morhange an Felix Mendelssohn Bartholdy in Leipzig, Brüssel, 9. September 1840.</note> et il a déjà lancé son premier réquisitoire dirigé particulièrement contre <persName xml:id="persName_097f585d-2a92-4acb-ac7d-e5d1ccf3d953">Fétis<name key="PSN0111039" style="hidden" type="person">Fétis, François-Joseph (1784-1871)</name></persName>. Je voulais vous en transcrire quelques passages, mais je me ravise et vous envoie le journal même, supposant que vous lirez cet article avec quelqu’intérêt. </p> <p style="Absatz_mit_Einzug">Il me reste encore à toucher un point que je n’aborde pas sans quelqu’embarras, non pour l’objet en lui-même, mais <seg type="pagebreak"> |6|<pb n="6" type="pagebreak"></pb></seg> à cause de la manière dont vous pouvez avoir interprété mon silence ou mes réponses évasives à ce sujet. Je ne vous ai jamais dit formellement à quelle secte religieuse j’appartiens, non que j’eusse craint d’avancer au petit-fils d’un <persName xml:id="persName_71865376-02fa-4d2f-846b-1097f26d6a5d">Moses Mendelssohn<name key="PSN0113232" style="hidden" type="person">Mendelssohn (vorh. Dessau), Moses (1729-1786)</name></persName> que je suis israélite, non que, généralement parlant, je réagisse d’un nom dont je n’ai bien d’être ni fier ni humilié, mais par l’unique raison que me trouvent à la tête d’une maison de commerce étrangère à laquelle je travaillais à procurer les droits de <gap quantity="1" reason="covering" unit="words"></gap> Je craignais, en me faisant connaître pour israélite, d’être un obstacle à son admission parmi les citoyens saxons ; car j’étais représentant de cette maison, et mes coréligionnaires sont encore des espèces de parias dans la <placeName xml:id="placeName_a34fa5c7-5938-4551-89ff-e608d6bed77b">Saxe<settlement key="STM0105028" style="hidden" type="locality">Sachsen</settlement><country style="hidden">Deutschland</country></placeName> constitutionnelle et libérale. J’espère, mon cher Monsieur, que cette explication me réhabilitera à vos yeux, dans le cas où mes réticences dont j’ai bien gémi intérieurement, auront pu vous faire concevoir de moi<seg type="pagebreak"> |7|<pb n="7" type="pagebreak"></pb></seg> une opinion qui m’affligerait beaucoup. </p> <salute rend="left">Adieu, mon excellent Monsieur, embrassez pour moi votre chère famille et croyez-moi, à jamais, votre tout affectionné</salute> <signed rend="right">Salvador Morhange</signed> </div> <div type="sender_address"> <p style="paragraph_left"> <address> <addrLine>Place des Barricades, N<hi rend="superscript">o</hi> 1 </addrLine> </address> </p> </div> <div n="2" type="act_of_writing" xml:id="div_eee07e31-2eda-425d-a75e-49a6e7d23624"> <docAuthor key="PSN0113423" resp="author" style="hidden" xml:id="docAuthor_b53fdff3-0474-40b2-92d8-b5a3b7e6d9ce">Morhange, Salvador (1815-?)</docAuthor> <docAuthor key="PSN0113423" resp="writer" style="hidden" xml:id="docAuthor_be0cb679-2cde-4bb1-a589-d89da3cd59fb">Morhange, Salvador (1815-?)</docAuthor> <p style="Absatz_mit_Einzug">J’ose profiter de cette lettre pour vous demander un service. Ma position me met à même de recevoir vos nouvelles politiques, commerciales, industrielles, et autres de première source, de connaître l’esprit de nos <add place="above">grands<name key="PSN0113423" resp="writers_hand" style="hidden">Morhange, Salvador (1815-?)</name></add> corps d’état et la physionomie de notre population. Je vous serais vraiment obligé, si vous pensiez m’aboucher avec M<hi rend="superscript">r</hi> <persName xml:id="persName_e4de9286-7982-4c1e-ae62-52099fc3dac2">Brockhaus<name key="PSN0110139" style="hidden" type="person">Brockhaus, Heinrich (1804-1874)</name></persName>, comme correspondant de son <title xml:id="title_161de34d-a316-4c10-9f8b-9f60670a53f4">Allg. Zeitung.<name key="PSN0110142" style="hidden" type="author">F. A. Brockhaus, Verlagsbuchhandlung in Leipzig</name><name key="CRT0108299" style="hidden" type="periodical">Leipziger Allgemeine Zeitung</name></title> Je lui écrirais une ou plusieurs fois par semaine, selon l’importance des matières. Quant à la rétribution, il la<seg type="pagebreak"> |8|<pb n="8" type="pagebreak"></pb></seg> mesurera à l’intérêt de mes communications. Mille pardons de la peine et à charge de revanche. Vous voyez que je suis bien bavard avec ceux que j’aime, c’est le cas de dire avec <persName xml:id="persName_91fb0733-112e-4423-aec9-a52bcfb3d9c3">Gresset<name key="PSN0119971" style="hidden" type="person">Gresset, Jean-Baptiste Louis (1709-1777)</name></persName>: </p> </div> <div n="3" type="act_of_writing"> <docAuthor key="PSN0113423" resp="author" style="hidden">Morhange, Salvador (1815-?)</docAuthor> <docAuthor key="PSN0113423" resp="writer" style="hidden">Morhange, Salvador (1815-?)</docAuthor> <epigraph rend="right"> <p>L’esprit n’est jamais las d’écrire<lb></lb> lorsque le cœur est de moitié </p> </epigraph> <salute rend="left"><seg type="closer">Adieu, cette fois-ci pour <hi n="1" rend="underline">de bon</hi>, et gardez toujours une petite place dans votre cœur à</seg></salute> <signed rend="right">Votre tout affectionné</signed> <signed rend="right">Salvador Morhange</signed> </div> <div n="4" type="act_of_writing"> <docAuthor key="PSN0113423" resp="author" style="hidden">Morhange, Salvador (1815-?)</docAuthor> <docAuthor key="PSN0113423" resp="writer" style="hidden">Morhange, Salvador (1815-?)</docAuthor> <p>Je remarque, en retournant la page que j’avais déjà signé. Ich bitte um Entschuldigung. <seg type="salute">Mille choses hommages de ma part s. v. p. aux aimables familles <persName xml:id="persName_2199c9bf-bc3a-4262-8d37-3209a50d2dbc">Schunck<name key="PSN0114760" style="hidden" type="person">Schunck, Familie von → Julius S.</name></persName>, <persName xml:id="persName_ff916e51-bc2a-4d80-bee5-60d1bab12a66">Schleinitz<name key="PSN0119975" style="hidden" type="person">Schleinitz, Familie von → Heinrich Conrad S.</name></persName> et <persName xml:id="persName_9632bcca-4d43-4e21-8a0a-8514fc554dbd">David<name key="PSN0110558" style="hidden" type="person">David, Familie von → Ferdinand D.</name></persName></seg><note resp="FMBC" style="hidden" type="translation" xml:id="note_7982e8e1-7c02-4b2d-9116-651a91e92f9b" xml:lang="fr ">Mein lieber Herr Mendelssohn! / Würde ich nicht die Überlegenheit Ihres Geistes, die anmutige Offenheit Ihres Charakters und die Nachsicht kennen, die man bei Ihnen zweifellos immer findet, würde ich damit beginnen, mich bei Ihnen zu entschuldigen, wie ein armer Sünder meine Brust schlagend, mea culpa schreiend, denn ich habe den Jahresanfang verstreichen lassen, ohne dass Sie die Liste mit all den schönen und guten Dingen führen können, die ich Ihnen wünsche. / Wenn ich dies nicht zu dem Zeitpunkt getan habe, der durch veralteten Gebrauch vorgeschrieben ist, dann deshalb, weil ich nichts Lächerlicheres kenne als solche für einen festen Tag geplanten Beteuerungen; Sie sind wie Wechselbriefe auf gestempeltem Papier. Es wäre immer noch akzeptabel, wenn dieser Brauch heutzutage den Charakter der Warmherzigkeit und der berührenden Einfachheit bewahrt hätte, von dem er vielleicht an seinem Ursprung geprägt war; aber er ist, wie viele andere Traditionen, zu einem eitlen Zeremoniell, zu einer kalt unterwürfigen Verpflichtung verkommen, die mich noch gleichgültiger macht, seitdem ich Ihre Weihnachtsabende kennengelernt habe, so voller Hingebung und Charme, schließlich so gemütlich. (Ich wäre Ihnen unendlich dankbar, wenn Sie ein französisches Wort finden oder verfassen könnten, das Ihrem schönen und naiven deutschen Ausdruck entspricht.) / Andererseits wäre ich, wenn ich diesem fast universellen Gebrauch zugestimmt hätte, wirklich nicht allzu sehr in Verlegenheit geraten. Was kann man eigentlich demjenigen noch wünschen, ich sage es in aller Aufrichtigkeit, der in meinen Augen alle erdenklichen moralischen und physischen Eigenschaften vereint, die Summe aller kostbaren Güter, die das Glück hier auf Erde ausmachen – die häusliche Freude, das Genie, den legitim erworbenen Ruhm? & & & (Diese & sind meine Huldigung an Ihre Bescheidenheit). Es bleibt mir also nur ein Weg: und zwar Sie zu bitten, sich selbst alles zu wünschen, was Sie sich noch wünschen könnten. Ich verspreche Ihnen hier volle und uneingeschränkte Ratifizierung; handeln Sie also ohne Skrupel und seien Sie dabei großzügig. / Ich werde Ihnen, lieber Herr Mendelssohn, nicht sagen, welche Freude mir Ihr liebenswerter Brief vom letzten November bereitet hat; Ihnen all das Glück auszudrücken, das er mich fühlen ließ, würde bedeuten, in gewisser Weise anzunehmen, dass Sie daran zweifeln können, und ich mag zu glauben, dass Sie die warmherzige Zuneigung, die ich zu Ihnen hege, zu schätzen wissen, um an das sehr lebhafte Interesse zu glauben, das mich alles weckt, was von Ihnen kommt. / Mit Bedauern habe ich von der Falschheit des Orakels erfahren, das meine Sibylle, die Schlafwandlerin, über Eure Krankheit verkündet hat. Ich sehe, dass das Sprichwort richtig ist: Niemand ist Prophet in seinem eigenen Land. Aber Sie konnten dem großen Festival beiwohnen, zu dessen Leitung Sie auf so schmeichelhafte Weise berufen wurden, die Reise hat Ihnen gut getan, Sie haben alte und neue Freunde und Bewunderer wiedergefunden, Sie sind in Ihre lachenden und glücklichen Häuser zurückgekehrt, all diese Umstände haben Sie völlig beruhigt, was Ihr Konto betrifft. Die Hoffnung, die Sie in mir geweckt haben, mich eines Tages in Brüssel spontan zu besuchen, tut mir sehr gut; erfüllen Sie bald, so schnell wie möglich Ihr Versprechen, an das ich nicht aufhören werde, Sie zu erinnern, bis es mir erlaubt sein wird, Sie zu umarmen. / Da ich die deutschen Zeitungen bekomme, habe ich das Vergnügen, oft Nachrichten über Sie zu lesen. Ich bedauere, dass Sie mir in Ihrem netten letzten Brief nicht ausführlicher von Ihrer Frau erzählt haben, ie mir nicht eine kleine Zeile guten Gedenkens geschickt hat, und von Ihren lieben Kindern, dem guten Karlchen vor allem, den ich von ganzem Herzen liebe; bringen Sie es das nächste Mal in Ordnung und bald, mein lieber Herr, werden Sie mir unendlich verpflichtet sein. / Seit meiner Rückkehr in diese Stadt habe ich zwei Briefe von unserem gemeinsamen Freund Hiller erhalten, einen aus Como, den anderen aus Mailand: Es geht ihm gut. Mehr werde ich Ihnen nicht erzählen, denn ich gehe davon aus, dass Sie auf dem Laufenden sind, was ihn betrifft. Fräulein Meerti besuchte uns vor ihrer Abreise nach Holland; sie gibt heute Abend ein Konzert in Den Haag; sie hat viel Erfolg bei unseren Nachbarn jenseits Moerdijk. / Unser musikalischer Abend begann mit einem Konzert von Vieuxtemps. Frau Pleyel ist hier, um sich auszuruhen und sich von einer Art Entkräftung zu erholen, was sie nicht daran hindert, immer noch schön zu sein. Sie war erst kürzlich bei unserem Außenminister zu hören, wo sie die Elite unserer modischen Welt bezauberte. Vieuxtemps wagte es, nach ihr das gleiche Stück auf der Violine zu spielen, aber er konnte den Vergleich nur zum Vorteil der geschickten Pianistin bestehen, was die Virtuosität von Vieuxtemps nicht schmälert; man kennt doch den Einfluss, den eine Frau, eine wahre Künstlerin, auf ein galantes Publikum ausübt, wenn sie ihr Talent mit dem Reiz des Gesichts, der Anmut und der Freundlichkeit verbindet. / Wir haben hier in diesem Augenblick einen Mann von größtem Verdienst, Herrn Aimé Paris, der einen Kurs in Vokalmusik nach der verbesserten Methode von Galin eröffnet hat. Ich werde Ihnen nicht von diesem System erzählen, das Sie zweifellos bereits kennen. Ich möchte Ihnen nur sagen, dass meine beiden Schwestern und ich den Kurs von Herrn Paris besuchen und dass ich meinerseits von den erzielten Ergebnissen völlig überrascht bin. Menschen, die der Musik völlig fremd sind, singen bereits nach 12 oder 13 Unterrichten im Takt zwei- oder dreistimmige Stücke, einfach und natürlich erfasst, aber vom Blatt. / Herr Paris ist entschlossen, die alten Lernmethoden bis aufs Äußerste zu bekämpfen. Wir haben ihm einige Spalten in unserer Zeitung zur Verfügung gestellt und er hat bereits sein erstes, insbesondere gegen Fétis gerichtetes Pamphlet verfasst. Ich wollte für Sie ein paar Ausschnitte daraus abschreiben, aber ich habe es mir anders überlegt und schicke Ihnen einfach die Zeitung, in der Annahme, dass Sie diesen Artikel mit einigem Interesse lesen werden. / Ich habe noch einen Punkt zu berühren, den ich nicht ohne Verlegenheit anspreche, nicht wegen des Gegenstandes selbst, sondern wegen der Art und Weise, wie Sie mein Schweigen oder meine ausweichenden Antworten zu diesem Thema interpretiert haben könnten. Ich habe Ihnen nie förmlich gesagt, welcher religiösen Konfession ich angehöre. Nicht, dass ich befürchtet hätte, dem Enkel eines Moses Mendelssohn zu verraten, dass ich jüdisch bin, nicht, dass ich im Allgemeinen auf einen Namen mit Stolz oder Scham reagieren würde, sondern aus dem einzigen Grund, dass ich als Chef eines Unternehmens für ausländischen Handel arbeitete, dem ich die Rechte von […] verschaffen wollte, und weil ich nicht wusste, was ich tun sollte.Ich fürchtete, indem ich mich als Jude zu erkennen gab, ein Hindernis für seine Aufnahme unter die sächsischen Bürger zu sein; denn ich war der Vertreter dieses Hauses und meine Glaubensbrüder sind im konstitutionellen und liberalen Sachsen immer noch wie Ausgestoßene. Ich hoffe, mein lieber Herr, daß diese Erklärung mich in Ihren Augen rehabilitieren wird, für den Fall, daß meine Zurückhaltung, unter der ich innerlich recht gelitten habe, Sie dazu gebracht haben sollte, von mir eine Meinung zu haben, die mich sehr betrüben würde. / Leben Sie wohl, mein hervorragender Herr, umarmen Sie Ihre liebe Familie an meiner statt und glauben Sie mir, Ihrem immer ergebenen / Salvador Morhange / Plan des Barricades, Nr. 1 / Ich wage es, diesen Brief zu nutzen, um Sie um einen Gefallen zu bitten. Meine Position erlaubt mir, Ihre politischen, wirtschaftlichen, industriellen und noch weiteren Nachrichten aus erster Hand zu erhalten, den Geist unserer großen Staatsinstitutionen und die Physiognomie unserer Bevölkerung kennenzulernen. Ich wäre Ihnen wirklich dankbar, wenn Sie mich Herrn Brockhaus als Korrespondenten seiner Allgemeinen Zeitung vorschlagen könnten. Ich würde für ihn ein- oder mehrmals pro Woche schreiben, je nach Wichtigkeit des Sujets. Was die Vergütung betrifft, wird er sie nach dem Interesse meiner Mitteilungen bemessen. Tausendmal Entschuldigung für die Umstände, ich werde mich revanchieren. Sie sehen, dass ich sehr gesprächig bin mit denen, die ich liebe; oder um es mit Gresset zu sagen: / Der Verstand wird des Schreibens niemals müde, / auch wenn das Herz schon müde ist. / Leben Sie wohl, diesmal wirklich, und behalten Sie immer einen kleinen Platz in Ihrem Herzen für den Sie allzeit verehrenden / Salvador Morhange / Beim Umblättern der Seite bemerke ich, dass ich bereits unterschrieben hatte. Ich bitte um Entschuldigung. Tausend Grüße von mir. v. P. an die freundlichen Familien Schunck, Schleinitz und David.</note></p> </div> </body> </text></TEI>